Depuis ce matin, la Belgique est en tête du classement Fifa. Elle est la huitième nation différente à occuper cette place. La MLS compte un international belge en ses rangs : le défenseur montréalais Laurent Ciman, convoqué par les Diables Rouges à plusieurs reprises cette saison. De nombreux autres représentants des pays à avoir été premiers mondiaux ont déjà joué dans notre compétition. Mais voir un joueur de MLS appelé par son pays l’année où celui-ci est premier mondial, ça pourrait être une première. Vérifions et profitons-en pour faire un tour d’horizon complet.
BRÉSIL (n°1 de 1996 à 2007, en 2010 et en 2011)
Puisque les auriverde ont été premiers mondiaux pendant 14 des 20 dernières saisons, forcément, plusieurs des internationaux de cette période ont joué dans notre championnat.
Le joueur réunissant le plus de critères évolue en ce moment en MLS : Kaká a été rappelé en équipe nationale depuis son arrivée à Orlando. Mais celle-ci n’est plus en tête du classement mondial. À cette période, où il a entre autres joué pour l’AC Milan et le Real Madrid, Kaká était cependant un des pions importants des quintuples champions du monde.
Même si son passage à New York (alors baptisé MetroStars) en 1997 ne fut pas des plus mémorables, Branco y a joué deux ans après sa dernière sélection. C’est, parmi les autres Brésiliens, celui pour qui le laps de temps entre les deux évènements est le plus bref. Kleberson est le plus frais dans les mémoires : il n’avait plus joué pour son pays depuis trois ans lors de son passage sans gloire à Philadelphie en 2013. Méritant peut-être davantage de sélections lors de sa grande période lyonnaise, Juninho n’en comptait plus aucune depuis sept ans lors de son passage raté à New York.
Derrière, c’est la course aux vieilles heures de gloire. Douze ans après sa dernière sélection, André Luiz a fait de la figuration à San José entre 2009 et 2011. Même club, même discrétion, mais une seule saison (2010) pour Geovanni, qui n’avait plus défendu les couleurs du Brésil depuis le tout début de la décennie. On a encore moins vu Denilson à Dallas en 2008, lui qui n’était plus international depuis cinq ans et loin de son statut qui lui avait valu un jour d’être le joueur le plus cher du monde. En 2013, Columbus fut la dernière destination de Glauber qui, croyez-le ou non, avait obtenu une sélection huit ans plus tôt.
ITALIE (2007)
Il y a depuis longtemps un amour entre les internationaux italiens et la MLS. Mais jamais avant Andrea Pirlo cette saison, aucun d’entre eux n’avait été convoqué en équipe nationale durant son séjour dans notre championnat. Le joueur qui défend les couleurs de New York City depuis cet été a rapidement été suivi par le Torontois Sebastian Giovinco, arrivé dans son club actuel une demi-saison avant son illustre aîné. Il s’en est fallu de peu pour Roberto Donadoni puisque l’actuel entraîneur de Bologne avait mis fin à sa carrière internationale après l’Euro 96, juste avant de mettre le cap sur New York pour signer aux MetroStars.
Curieusement, aucun international italien durant la période où le pays était numéro un mondial n’a jamais joué en MLS. On aurait pu s’attendre à que ce soit le cas d’Alessandro Nesta, mais celui qui a joué pour Montréal en 2012 et 2013 avait quitté la Squadra Azzurra après la Coupe du monde 2006. Plusieurs autres anciens internationaux italiens, plus éphémères, sont passés par le club québécois : Marco Di Vaio et Matteo Ferrari y ont joué trois saisons et ont mis un terme à leur carrière en 2014, dix ans après leur dernière sélection ; Bernardo Corradi n’avait plus lui non plus été appelé par l’Italie depuis 2004 lorsqu’il est arrivé en 2012 à Montréal où il n’est resté que quelques mois.
Bien plus loin de nous, il faut rajouter deux noms à la liste : l’excellent gardien Walter Zenga, dont la dernière des 58 sélections remontait à 5 ans quand il est arrivé à New England en 1997 pour y terminer sa carrière deux ans plus tard au seuil de la quarantaine, et le beaucoup moins connu Giuseppe Galderisi, qui a fait quelques apparitions pour le club basé à Foxborough durant la même période mais dont le bref passage en équipe nationale datait des années 80.
ALLEMAGNE (2014, 2015)
Alors qu’il avait 39 ans, l'emblématique Lothar Matthäus jouait pour New York (alors baptisé MetroStars) lorsqu’il a participé à l’Euro 2000 pour son pays. Il répond donc à la combinaison international évoluant dans un club de MLS, mais son pays n’était pas numéro un mondial à ce moment-là.
Il n’est pas le seul Allemand à avoir joué en MLS après un passé glorieux en équipe nationale. Quand il est arrivé à Chicago en 2012, où il est resté deux ans et n’a pas été épargné par les blessures, Arne Friedrich avait pris sa retraite internationale depuis moins d’un an. Celle de Torsten Frings, qui s’était souvent mis en valeur durant ses deux saisons à Toronto en 2011 et 2012, avait été actée lors de sa non-sélection pour la Coupe du monde 2010 plus de douze mois après son dernier match pour l’Allemagne.
Deux autres anciens internationaux allemands, plus éphémères, ont joué dans notre championnat. Convoqué par son pays à plusieurs reprises au début des années 2000, le gardien Frank Rost a effectué un bref passage à New York en 2011. Celui d’Andreas Görlitz à San José l’an dernier a été encore plus discret, lui qui dix ans plus tôt faisait partie du noyau élargi de son équipe nationale.
FRANCE (2001, 2002)
Plusieurs internationaux français de la période où le pays pouvait se targuer d’être à la fois champion du monde et d’Europe ont un jour évolué en MLS. Le plus célèbre est Thierry Henry, qui a pris la direction de New York immédiatement après sa retraite internationale en 2010 à l’issue de la Coupe du monde en Afrique du Sud. C’est après le mondial asiatique de 2002 que Youri Djorkaeff a quitté l’équipe de France, trois ans avant de jouer, lui aussi, à New York. Même club pour Péguy Luyindula, qui y a connu deux belles saisons en 2013 et 2014, mais n’était plus international depuis les éliminatoires du mondial sud-africain.
Blessé très tôt lors de sa seule saison à Portland, en 2013, Mikaël Silvestre avait été international français entre 2001 et 2006. Le bref passage en bleu de Laurent Robert s’est pour sa part terminé l’année où son pays est devenu numéro un mondial, sept ans avant sa seule saison à Toronto, en 2008. Ousmane Dabo, que l’on a brièvement vu à New England en 2011, était dans l’équipe de France des aspirants (A’) quand son pays était premier mondial, et avec les A l’année suivante.
ESPAGNE (2008 à 2014)
New York City a permis cette saison d’avoir deux internationaux espagnols qui ont représenté leur pays durant ses récentes heures de gloire. David Villa en est évidemment le plus connu, lui qui a pris sa retraite internationale après la dernière Coupe du monde, six mois avant les premiers entraînements du club qui a fait ses débuts en MLS cette année. Actuellement son équipier en club, le Basque Andoni Iraola l’a également côtoyé à quelques reprises en équipe nationale entre 2008 et 2011.
Les trois autres ex-internationaux espagnols à avoir évolué en MLS comptent moins de 10 sélections, et elles datent d’il y a déjà un moment. C’était en 2005 pour Mista, dont le passage à Toronto cinq ans plus tard n’a pas marqué les mémoires. Albert Celades a joué un peu plus à New York en 2009, mais sa dernière sélection datait de la décennie précédente. Quant à Aitor Karanka, qui a joué régulièrement à Colorado en 2006, il avait été repris une fois par son pays alors que le premier match de MLS n’avait pas encore eu lieu.
ARGENTINE (2007, 2008, 2015)
L’Argentine est à la mode ces derniers temps : parce qu’elle qui occupait la première place mondiale avant la Belgique mais aussi en raison des joueurs qui illuminent la MLS ces temps-ci – les Morales, Piatti et autre Higuain. Sur nos terrains en ce moment, Diego Valeri, qui dispute sa troisième saison à Portland, a été international en 2011. Mauro Rosales, aujourd’hui à Vancouver et en MLS depuis son arrivée à Seattle en 2011, portait le maillot albiceleste lors de sa période à l’Ajax Amsterdam en 2004. Arrivé à Salt Lake cet été, Juan Manuel Martínez faisait partie de l’effectif élargi de son équipe nationale il y a trois ou quatre ans.
Cependant, aucun argentin de MLS n’a joué en équipe nationale quand celle-ci était première mondiale ni n’a été convoqué lorsqu’il évoluait dans notre compétition. Joueur mythique de Columbus entre 2007 et 2010, Guillermo Barros Schelotto n’était plus international depuis le siècle dernier. Ancienne gloire dans son pays, Claudio Lopez n’avait plus été sélectionné depuis cinq ans lorsqu’il est arrivé en 2008 à Kansas City, où il est resté deux saisons avant de terminer sa carrière par un bref passage à Colorado. Mêmes années pour l’arrivée et la dernière convocation de Marcelo Gallardo, mais son séjour à DC United fut bref. Pour compléter la liste, l’ancien Montréalais Hernan Bernardello (2013/14), qui compte une sélection obtenue en 2009.
PAYS-BAS (2011)
Même si aucune vedette de l’équipe nationale néerlandaise n’a joué en MLS, plusieurs anciens internationaux ont effectué un séjour dans notre championnat. Sans y jouer forcément beaucoup, Danny Koevermans était dans le giron de l’équipe nationale cinq ans avant son passage par Toronto entre 2011 et 2013. Idem pour l’ancien portier Ronald Waterreus, qui a défendu les filets de New York en 2007 et a été la doublure d’Edwin van der Sar chez les Oranje au début des années 2000.
Les autres sont bien moins connus. Marié à une Américaine, Dave van den Bergh a signé à Kansas City en 2006. Avant cela, il jouait à Utrecht et avait été convoqué de temps à autre par le sélectionneur néerlandais. Il a ensuite passé deux saison à New York avant de finir sa carrière à Dallas en 2009. Collins John faisait figure de grand espoir quand il a brièvement fait partie du noyau élargi de son équipe nationale en 2004 alors qu’il n’avait pas 20 ans. Mais sa carrière n’a jamais décollé et l’a amené dans de nombreux clubs, dont Chicago en 2010. Passé à Dallas dans la plus grande discrétion en 2008, Viktor Sikora avait eu avant cela une carrière honorable aux Pays-Bas qui lui avait valu d’être international au début de la décennie.
BELGIQUE (2015)
Aux États-Unis, les internationaux belges sont surtout connus en raison des nombreuses confrontations entre les deux pays ces dernières années, puisque Laurent Ciman est le premier Diable Rouge de l’histoire à évoluer en MLS. Membre de l’effectif qui a atteint les quarts de finale de la dernière Coupe du monde, il a été convoqué par la Belgique à plusieurs reprises depuis son arrivée à Montréal. Jouer en MLS tout en étant appelé par son pays durant l’année où celui-ci occupe la tête du classement Fifa : cela n’était jamais arrivé auparavant. Si Ciman est sélectionné et monte sur le terrain ne serait-ce qu’un instant contre l’Italie ou contre l’Espagne ce mois-ci, il deviendra le premier joueur de l’histoire de la MLS à obtenir une sélection pour le pays numéro un au monde pendant qu’il joue dans notre championnat.