Le coup d’envoi de la Copa America du centenaire est donné ce vendredi, avec États-Unis Colombie. Voilà l’essentiel de ce qu’il y a à savoir sur le tournoi.
LA COMPÉTITION
La Copa America est le championnat des nations d’Amérique du Sud. Créée en 1916, elle est la doyenne des championnats continentaux. L’Uruguay a remporté la première édition en battant l’Argentine sur son terrain. Le Chili est le tenant du titre. Ces derniers temps, elle a été organisée tous les quatre ans, mais après 2007, 2011 et 2015, on a voulu en ajouter une cette année afin de fêter son centenaire. Une Copa America bien spéciale, puisque tous les pays du continent américain ont reçu la chance de se qualifier. Il s’agit donc d’une véritable Coupe des Amériques. Elle a d’ailleurs lieu aux États-Unis. La finale se jouera le 26 juin à East Rutherford, dans le New Jersey.
LES FORCES EN PRÉSENCE
Seize nations sont réparties en quatre groupes de quatre. Les dix nations d’Amérique du Sud, qualifiées d’office, ont été rejointes par le Mexique et les États-Unis, à qui le billet a également été offert. Le Costa Rica, Haïti, le Panama et la Jamaïque ont dû, pour leur part, gagner leur place sur le terrain. Le Canada n’y est pas parvenu. Le véritable absent de marque est toutefois le Honduras, qui avait participé à la Coupe du monde en 2010 et en 2014. Les deux premiers de chaque groupe seront qualifiés pour les quarts de finale.
Groupe A
La Colombie fait figure de grande favorite du groupe. Bien du monde à hâte de revoir l’une des formations pratiquant l’un des jeux les plus chatoyants de la dernière Coupe du monde, avec les James Rodriguez, Juan Cuardado et autre Carlos Bacca. L’effectif a cependant été considérablement rajeuni, seuls 10 des 23 joueurs comptant plus de dix sélections.
Quart de finaliste au Bésil, le Costa Rica veut confirmer son nouveau statut sur la scène internationale. Presque tous ses joueurs d’expérience ont été convoqués, avec à leur tête Bryan Ruiz et Joël Campbell. Le gardien du Real Madrid Keylor Navas a dû déclarer forfait à la dernière minute. L’autre grand absent est Giancarlo Gonzalez, l’ancien de Columbus désormais à Palerme, qui prend ses premières vacances en trois ans.
Ce groupe semble bel et bien le plus relevé, car les États-Unis sont aussi de sérieux prétendants à une des deux premières places. Si l’équipe, composée de dix joueurs de MLS (voir plus bas), semble soudée, les supporters sont divisés en pro et anti-Klinsmann. Mais tant sur le terrain qu’en dehors, la fierté est grande et bien du monde s’attend à voir les Américains à la fois obtenir de bons résultats et développer un jeu convaincant.
Derrière eux, le Paraguay semble mal loti. Longtemps ténor en Amérique du Sud, il est en déliquescence depuis le début de la décennie. On retrouvera certains visages connus, comme Miguel Samudio de l’America Mexico, mais il serait surprenant de voir cette génération, dite (re)montante, sortir d'un groupe aussi relevé.
Groupe B
Gâté par le sort, le Brésil fait figure de grandissime favori du groupe. Deux ans après l’humiliation contre l’Allemagne, le « Brésil nouveau » sera intéressant à découvrir. Sera-t-il à nouveau conquérant ? Arrive-t-il à nouveau à se déployer sur toute la largeur du terrain ? Et quand l’équipe recule, la défense trébuche-t-elle encore ? 14 joueurs comptent moins de dix sélections. Neymar, David Luiz, Oscar, Kaka et Ramires sont absents, au contraire de Dani Alves, Hulk, Luis Gustavo, Willian et Filipe Luis.
La deuxième place du groupe semble promise à l’Équateur, que l’on redécouvre agréablement depuis quelque temps lors de chaque Coupe du monde – depuis sa première qualification, en 2002, il n’était absent qu’à une seule reprise. Cette fois, il n’aura fallu attendre que deux ans. Tout va bien pour lui lors des éliminatoires du Mondial 2018, il a même gagné en Argentine. Et puis, il y a Walter Ayovi !
Haïti sera à coup sûr une découverte intéressante, avec ses joueurs venus de championnats de presque tous les continents. Parmi eux, Soni Mustivar, le médian défensif de Kansas City, mais aussi quelques vieilles connaissances de nos divisions inférieures comme Pascal Millien ou James Marcelin. Sans oublier Mechack Jérôme, dont le passage à Montréal en 2014 demeure un mystère.
Parlant de mystère, l’effectif du Pérou est principalement composé de joueurs totalement inconnus en dehors de leurs frontières. Rare exception, Paolo Guerrero est aussi le seul des 23 à avoir marqué plus d’un but en équipe nationale.
Groupe C
Malgré l’absence de Giovani Dos Santos, le Mexique est très solide. Il faut dire qu’il s’agit là d’un rendez-vous de rêve pour une nation qui ne pense qu’à s’illustrer face à des adversaires de toute l’Amérique latine. Sa défense est toujours aussi solide, et son attaque semble enfin avoir trouvé la bonne formule ces derniers temps. Avec 14 joueurs évoluant dans le championnat du Mexique, la sélection est un bon mélange entre des éléments renommés venus de l’étranger (Andres Guardado, Miguel Layun, Hector Moreno) et des visages qui nous sont de plus en plus familiers grâce à la Ligue des champions (Oribe Peralta, Paul Aguilar, Jürgen Damm, Hirving Lozano).
L’Uruguay a également sorti la grosse artillerie, avec Luis Suarez en tête, mais également Edinson Cavani, Maxi Pereira, Diego Godin et Fernando Muslera. Aucun doute, l’équipe ne compte pas faire de la figuration. En tête des éliminatoires de la Coupe du monde dans sa zone, il a toutefois bénéficié d’un calendrier clément jusqu’à présent. Pour lui faire mal, il faut le prendre à la gorge. D’autant qu’il ne répond pas toujours avec tact : comme souvent, la gestion de la discipline sera un paramètre très important dans le chef de l’Uruguay.
La Jamaïque compte un important contingent de joueurs évoluant en MLS, notamment Andre Blake, Giles Barnes ou Jermaine Taylor. Elle a montré à la Gold Cup qu’elle était capable de réaliser des exploits, mais elle semble quand même très légère offensivement. Surtout face à de tels ténors dans ce groupe.
Parent pauvre du soccer en Amérique du Sud, le Venezuela compte certains joueurs évoluant dans des grands championnats, mais en dehors de Roberto Rosales, personne n’est vraiment très connu. Aurélien Collin pourrait certainement en dire plus… et aussi aider une défense régulièrement à la peine.
Groupe D
Avec Lionel Messi, difficile de ne pas être favori d’une compétition. L’Argentine a d’office ce statut, de toute façon, même si la santé de sa vedette est incertaine, et que l’équipe a l’étiquette de « toujours placée, jamais gagnante » depuis longtemps. Elle court derrière un sacre en Copa America depuis 1993. Marquant difficilement lors des éliminatoires de la Coupe du monde, elle développe un jeu technique au sol, et préfère passer par l’axe que par les ailes. Il sera aussi intéressant de voir les débuts à ce niveau d’une défense sans Garay ni Zabaleta.
La tête du groupe sera très disputée, et le Chili la convoite aussi. Il a également amené du beau monde avec, entre autres, Alexis Sanchez, Arturo Vidal, Eduardo Vargas, Mauricio Isla ou encore Gary Medel. Sa défense a quelques repères à retrouver. Son style de jeu est très similaire à celui de l’Argentine : le choc entre les deux formations est un des duels les plus attendus du premier tour. Il vaudra sans aucun doute le coup d’œil.
Le tirage au sort n’a pas été clément avec le Panama qui fait figure d’outsider intéressant mais se retrouve dans un groupe dont il sera vraiment extrêmement difficile de sortir. Dommage, car il a tout pour faire honneur à la Concacaf. Son équipe est très expérimentée, mais prend quand même de l’âge à l’image des 35 ans de Blas Perez. Revoir Jaime Penedo, l’ancien gardien du LA Galaxy, sera aussi intéressant.
Mangée tout cru par les États-Unis, la Bolivie se limitera probablement à un rôle de faire-valoir. Presque tous ses joueurs évoluent dans leur championnat national. Ils se battront certainement pour sortir du lot et, qui sait, gagner un transfert à l’étranger.
LES LIENS AVEC LA MLS
Trois stades où évoluent des clubs de MLS sont utilisés. Mais en toute franchise, aucun d’entre eux n’en est le tenancier principal, puisqu’il s’agit de ceux de Seattle, d’Orlando et de New England (à Foxborough).
26 joueurs de MLS ont été sélectionnés. Avec 10 éléments puisés dans leur vivier national (Besler, Birnbaum, Beckerman, Bradley, Jones, Nagbe, Zusi, Dempsey, Wondolowski, Zardes), les États-Unis sont évidemment le pays à y faire le plus appel. La Jamaïque (Blake, Lawrence, Taylor, Watson, Barnes) et le Costa Rica (Waston, Matarrita, Bolaños, Venegas, Saborio) suivent avec 5. Trois Panaméens évoluent aussi en MLS (Perez, Quintero, Godoy) tout comme l’Haïtien Mustivar. Seuls deux pays sud-américains y ont sélectionné un joueur : le Paraguay (Valdez) et l’Équateur (Gruezo).
17 des 20 clubs sont représentés, les exceptions étant Chicago, Columbus et Orlando. San José, Kansas City et Vancouver envoient trois joueurs à la compétition ; DC United, Portland et Seattle en auront deux. Notez que Kaka (Brésil / Orlando) et Dawkins (Jamaïque / San José) ont dû se résigner à déclarer forfait à la dernière minute.